LES CONNIVENCES SONORES
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Presse

Sortie du disque "Musikalische Perlen"- label ARS Produktion

Interview avec le magazine Orchestergraben - Stefan Pieper - septembre 2022

Avec ce premier CD  intitulé "Musikalische Perlen", enregistré par le label ARS , la flûtiste Odile Renault et la harpiste Élodie Reibaud montrent toute la palette expressive de leurs deux instruments. Lors de nos échanges, ces deux musiciennes françaises se sont révélées être des exploratrices assidues et curieuses de répertoires non découverts encore. Les œuvres choisies, toutes du XXe siècle, illustrent une des préoccupations artistiques de ces interprètes, à savoir mettre en valeur le fait  que ces instruments peuvent faire beaucoup plus que de belles sonorités décoratives.

S.P : Parlez-moi de l'histoire de ce projet !

Nous sommes toutes deux des musiciennes très curieuses et travaillons ensemble depuis huit ans. Musicalement, nous sommes sur la même longueur d'onde et tenons toutes les deux à découvrir de nouvelles oeuvres dans ce répertoire. Le répertoire pour flûte et harpe est étonnamment vaste et en même temps rarement joué en public.

S.P : Cela me réjouit de vous entendre dire cela car c'est ce que j'ai d'abord pensé lorsque j'ai fait la critique de votre CD hier, dans lequel respire une grande détermination artistique.

 Nous sommes ravies que notre démarche  soit comprise. Notre objectif est de continuer par la suite dans ce sens car il y a encore tant de répertoire non découvert que nous voudrions faire entendre.

S.P :Pouvez-vous décrire plus précisément votre objectif artistique ?

Nous voulons avant tout montrer que la flûte et la harpe peuvent faire beaucoup plus ensemble que de jouer de charmants petits morceaux de salon. Nous voulons faire découvrir toutes les possibilités d'expression de cette véritable formation instrumentale.

S.P : D'après vous, à quoi est dû le fait que tout le répertoire spécial pour flûte et harpe jouisse d'un tel statut d'exotisme dans la vie des concerts ?

La formation flûte et harpe est parmi les moins connues du public contrairement à celle du quatuor à cordes, par exemple. Une grande partie du répertoire, surtout les nombreuses pièces modernes depuis le XXe siècle, exige aussi beaucoup d'attention de la part de l'auditeur. Nous avons pris beaucoup de temps de travailler ces oeuvres en profondeur afin d'en faire émerger toute la cohérence. Cela n'est pas tombé du ciel. Mais le fait que nous nous soyons trouvées toutes les deux musicalement s’est toujours avéré être un élément moteur essentiel nous permettant de trouver de nouvelles pièces.

S.P : Comment procédez-vous à la recherche ?

Il n'est pas souvent facile d'accéder à des partitions rares. De nombreuses compositions dorment en effet sans avoir été publiées. L’Arabesque n°2 d'Ami Maayani sur notre CD est un exemple typique de ce travail de détective. Bien qu'il y ait de très bons magasins de musique à Paris, on y cherche en vain une telle pièce. Les premiers indices viennent des catalogues. De bons lexiques musicaux nous aident également. De même, la plupart des sites web de compositeurs sont un bon point de départ. Dans le cas de Maayani, nous l'avions même contacté personnellement. Dans l'idéal, les compositeurs envoient les partitions en format PDF. Maayani était ravi et  voulait absolument entendre notre nouvel enregistrement. Malheureusement, il est décédé entre temps. Lorsque nous faisons soudain une découverte passionnante après avoir  passé de longs moments à fouiller dans un magasin de musique, c'est alors un moment privilégié. Il s'agit d'ailleurs souvent de pièces uniques qui traînaient depuis longtemps comme des articles de magasin, sans jamais avoir attiré l’attention.

S.P : Je pense justement à l'époque où je passais des après-midi entiers chez les disquaires et où, à un moment donné, je ramenais quelque chose à la maison dans un état d'excitation joyeuse. Comment vous sentez-vous ?

C'est un mélange de bonheur et d'excitation. Cela se produit même parfois dès la découverte, ne serait-ce que d'un seul indice sur un nouveau titre alors que la partition n'existe pas encore.  A partir de ce moment-là, la curiosité brûle.

S.P : Le déroulement des oeuvres sur le CD apparait sans suspense, comme si tous les morceaux formaient un récit musical homogène. Est-ce que c'était le but ?

Nous étions à la recherche d'une logique unificatrice dans la diversité des styles des œuvres. La conscience de cela se développe au fur et à mesure que nous travaillons sur les morceaux. L'essence générale est d'ouvrir de nombreuses fenêtres sur le 20e siècle et de réfléchir aux différentes possibilités musicales. Nous sommes très sensibles au fait que les compositeurs des œuvres choisies regardent avant tout vers l'avenir. Cette impression est spécialement renforcée par le caractère de notre formation.

S.P : Quel est l'intérêt de cette formation ?
 
La chance de la flûte et de la harpe réside dans le fait que cette combinaison n'est guère chargée d'une quelconque tradition, comme c'est le cas pour un quatuor à cordes. Quelqu'un qui compose pour la flûte et la harpe est complètement libre de toute référence. Avec ce programme, nous souhaitons démontrer à quel point les compositeurs ont fait un usage inconditionnel de cette liberté - et créer une musique qui peut faire beaucoup plus que d'être un joli décor. Nous voulons illustrer le fait que la musique est comme la vie.

S.P : Comment êtes-vous entrés en contact avec le label ARS ?

Notre productrice connaît très bien les gérants du label. D'ailleurs, Annette Schumacher est aussi flûtiste. C'est sans doute une raison supplémentaire pour laquelle l'alchimie a été particulièrement bonne ici. Manfred Schumacher est un excellent ingénieur du son, également  en ce qui concerne l'aspect humain du travail. Les trois jours d'enregistrement ont été une expérience très agréable pour nous.

S.P : De quel soutien bénéficiez-vous de la part du Bureau de Classique ?

Cela nous donne un très bon soutien organisationnel, surtout lorsqu'il s'agit de trouver des possibilités de se produire. Il faut d'abord les obtenir pour une telle formation de "niche".

S.P : Comment percevez-vous la réalité des concerts en général en France ?

C'est une grande question - cela se passe probablement comme partout ailleurs : l'attention tourne la plupart du temps autour des grands artistes connus. Les grandes maisons de disques, mais aussi de nombreux organisateurs de concerts, ont peur de prendre des risques. Pourtant, en discutant avec le public de nos concerts, nous avons constaté par expérience que la plupart des gens qui viennent nous écouter sont très curieux  et en demande de découvrir ce qu'ils ne connaissent pas.
Nous aimons discuter avec le public après nos concerts. Un échange vivant est très important lors d'un concert.
 
S.P : Encore une toute autre question : quelle est la signification de "Les Connivences Sonores", le nom que vous vous êtes donné en tant que duo ? La recherche de ce terme n'a pas vraiment abouti.

Il peut être traduit par "entente profonde" ou "entente sonore", peut-être aussi par une complicité artistique et amicale qui se fait entendre.

S.P : Merci beaucoup pour cette interview !

Traduit de l'allemand.

Lire l'interview originale >>>
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